Le rebelle: L'enfant de Constantinople

LE REBELLE, L'ENFANT DE CONSTANTINOPLEF. E. LENOIR Le mal l'avait envahi. Il était devenu pareil à ces Ottomans, un meurtrier, un criminel, un sauvage capable de tuer lui aussi. Il aurait dû mourir des mains d'un janissaire et c'était pourtant lui qui, assis auprès d'un être à l'agonie, l'insultait et crachait. Prêt à le faire souffrir encore, s'il tentait de bouger. Prêt à l'achever même. Leftéris inspira profondément. Qui était ce guerrier, devant lui, n'était-ce point aussi un homme ? Sa mort dédommagerait-elle la faute de tout un peuple et de son sultan assoiffé de sang, ce mégalomane cruel connu, en outre, pour maltraiter ses janissaires dont certains, enfants de Grecs, avait été convertis à l'Islam ? Mais l'exécuter... Au nom de quoi, au nom de qui, de quelle ville, de quel dieu ?